Dans le cadre de cet atelier en partenariat avec la Maison du Geste et de l’Image à Paris, les élèves de 3ème année devaient réaliser lors du second semestre un projet urbain individuel, avec son dossier de communication. Ils devaient chacun concevoir un projet personnel à l’échelle 1 et conduire sa réalisation plastique et formelle jusqu’à son aboutissement.

Mais le Covid-19 en a décidé autrement, et les projets sont restés des projets…

Voici celui de Benedetta De-Pinto : Altrove, lieux autres. Ce projet porte sur le thème de la « distance », entendue comme un état physique et surtout mental. En particulier, la notion de distance par rapport à la vie quotidienne et les gestes et images qui nous entourent et nous rassurent habituellement, nous faisant comprendre que nous sommes « au bon endroit ». L’intention est de jeter le visiteur dans des ambiances non conventionnelles, ici il s’agit de trois espaces bien définis et différenciés, tous situés dans le sous-sol de la Maison du Geste et de l’Image. L’idée consiste en un parcours, un véritable voyage, à travers ces trois espaces distincts.

Voici celui de Baptiste de Laubier : Café Froid. Le Café-Froid est un bistrot, un bar, un cabaret, un lieu de rencontre, de récréation, d’ambiance en plein coeur de Paris. Il a réussi à garder l’ambiance de toutes les décennies des années 50 à aujourd’hui, sans même les avoir connues, et ainsi, de fait, il ne ressemble à aucun autre. De temps en temps, un piano sonne, un groupe vient jouer, on dit un poème, une conférence.

Voici celui de Céline Atallah : CNRAG TV. En partenariat avec un imaginaire Centre National de Recherche Autour du Geste – lui-même partenaire du Centre National de la Recherche Autour de la Recherche – le projet a pour but d’étudier les gestes et leurs évolutions au fil du temps en présentant un programme de télévision : un journal télévisé autour du geste, qui traite l’actualité de manière alternative et qui s’attarde sur des mouvements et informations qui ne sont que brièvement balayée sur une télévision classique, mais également des émissions de divertissements centrées sur le geste, et des émissions historiques et scientifiques qui s’attardent sur le Geste dans son sens le plus large.

Voici celui de Emma Bouvier : (La) Boutique du geste et de l’image. «En vente», un large choix de gestes et d’images, tels que : des jeux de gestes (ex: Pierre, feuille, ciseaux ; la mourre), des gestes brevetés (ex: slide to unlock; le cœur, l’angle droit symbolique), du service à la personne illustré par des moulages, marionnettes, des empreintes; laissées par le geste, etc.

 

 

 

 

 

 

Voici celui de Jo Grillet : Leftovers. En partant de la thématique de l’île, c’est une réflexion autour de l’existence de l’homme, de la trace qu’il laisse, pouvant aussi mener à la destruction du monde qui l’entoure. L’espace créé est à la fois proche et lointain. Le rapport physique que le spect-acteur entretient avec le lieu est partiel car une partie de l’espace lui échappe, tout n’est pas donné à voir dans son entièreté. Le son, la lumière et la matière se confrontent et dialoguent entre eux, permettant de créer un univers à la fois inquiétant, intriguant et fascinant. Le spect-acteur fait alors l’expérience de cette espace en regardant à travers de petites ouvertures. Certaines, plus grandes, l’appellerons à y passer la main ; se confrontant alors aux matières étranges qui composent ce lieu…

Voici celui de Léonie Racy : Opus Confinés, partitions de confinements, écrire la mémoire d’un lieu. Travail d’écriture de partitions en quarantaine évoluant en suivant une base de 8 «paramètres vivants», des états d’esprits subjectifs venus en cours de confinement. L’élaboration de symboles représentants ces états, ainsi que la réflexion autour de gestes sont intégrés dans une performance chorégraphiée. Quatre partitions écrites sur quatre semaines différentes du confinement, chacune d’entre elle représentant la synthèse d’une semaine, interprétée en 7 minutes. Elles sont écrites avec des symboles graphiques et complétées par un travail photographique autour du geste. Cette pièce peut être rejouée par différents interprètes à n’importe quelle autre période de notre Histoire, comme une trace de cette pandémie mondiale qui affecte notre quotidien.

Voici celui de Victor Gonzalez : C’est à ce moment précis, qu’une brindille tomba de l’arbre. C’est un travail autour du quartier des Halles, où se trouve la Maison du Geste et de l’Image. Lieu de passage, lieu énigmatique, qui fait l’objet de vidéos expérimentales, en portant le regard sur ce que l’on ne regarde plus. Un regard singulier, des plans rapprochés sur un détail, une lumière, une façade. Ces plans ont été pensés pour que le spectateur puisse voir tous ces détails et qu’il prenne le temps de regarder une ombre, un changement de lumière, une atmosphère : « Ceci est mon spectaculaire ».

Voici celui de Alexandre Denicourt : Cabaner. C’est un projet né en réaction au confinement. Bloqués dans nos habitations, une nécessité est apparue, celle d’un ailleurs. Habitués à n’être que de passage dans nos lieux de vie, nous sommes obligés d’y faire face. Ainsi pour nous les réapproprier, l’idée est de faire des nouveaux lieux de vie alternatifs, ne répondant à aucun besoin précis. Des lieux à habiter différemment, vers lesquels naviguer, mais aussi des lieux nés de nos imaginaires. Cabaner s’offre comme un moyen d’offrir des bulles d’air dans un monde pour le moins anxiogène.

Voici celui de Agathe de Buretel : Un banquet à emporter svp. Le point de départ de ce projet était le Banquet, reprenant les codes classiques du banquet, espace à la fois du politique et de l’excessif, essentiel et orgiaque, très codifié et en apparence sans limite. Mais la possibilité même de se réunir, d’échanger et de partager nous ayant été retiré, l’idée du banquet classique est alors apparue comme incongrue, voire anachronique. Il a alors semblé intéressant de ne garder que l’essentiel du banquet : faire corps en partageant le même corps, être ensemble en partageant nos ressources – virtuelles ou non, à la rencontre de la situation mondiale de pandémie. Un nouveau rite de partage à l’ère de la distanciation sociale.