Illustration et création d’un pop-up à partir d’une fable de La Fontaine, en 4ème année
Dans la perspective de célébrer le tricentenaire de la mort du célèbre personnage qu’est Jean de la Fontaine, ce projet d’illustration et d’édition met en avant une histoire peu connue : une fable contant l’histoire d’un geai qui voulait se faire passer pour un paon. En volant les plumes d’un paon et en les portant par-dessus son plumage, le geai se retrouve moqué par la plupart de ses semblables pour avoir agi de la sorte. La morale de cette fable est liée au plagiat, symbolisé par l’action du geai (avoir volé la propriété d’un autre).
Synthèse de nombreuses recherches graphiques, de lectures et d’observations de références de tout horizons, le projet témoigne d’une volonté de raconter un court récit à un jeune public, le tout en une seule et même image. Sur cette image se déroulerait toute l’histoire découpée en plusieurs temps forts, mettant en avant de manière théâtrale certaines scènes.
Afin d’avoir une lecture plus dynamique et didactique de la fable, le dessin est devenu volume. Le projet s’est transformé en une édition pop-up appelée « Carousel book ». L’objet se déploie alors dans l’espace, sous le regard du spectateur. La fable prend vie. La plume de paon, au départ simple ornement encadrant l’image originale, devient un guide pour le lecteur dans l’édition, et nous amène à redécouvrir la fable sous un angle plus étrange, plus fantastique, plus dramatique…
Claire GOUDEAU, 4e année Image Imprimée https://www.instagram.com/claire.goudeau/
LE GEAI PARÉ DES PLUMES DU PAON
Un paon muait: un geai prit son plumage;
Puis après se l’accommoda;
Puis parmi d’autres paons tout fier se panada,
Croyant être un beau personnage.
Quelqu’un le reconnut: il se vit bafoué,
Berné, sifflé, moqué, joué,
Et par messieurs les paons plumé d’étrange sorte;
Même vers ses pareils s’étant réfugié,
Il fut par eux mis à la porte.
Il est assez de geais à deux pieds comme lui,
Qui se parent souvent des dépouilles d’autrui,
Et que l’on nomme plagiaires.
Je m’en tais, et ne veux leur causer nul ennui:
Ce ne sont pas là mes affaires.
Jean de La Fontaine, Livre IV, Fable 9