L’élévation du niveau de la mer aura des impacts bien plus forts qu’on le pensait: selon une étude parue mardi 29 octobre 2019 dans Nature Communications, 300 millions de personnes seront soumises aux inondations côtières en 2050, soit un impact bien plus fort jusqu’alors.[1]
Constitué d’une longue côte maritime qui s’étend sur près de 3 260 kilomètres, le Vietnam est l’un des pays les plus exposés à cette crise. D’ici 30 ans, il pourrait voir un quart de sa population vivre au-dessous du niveau de la mer, même dans un scénario climatique optimiste.
Comment la communauté côtière vietnamienne, dont 85% trouvent à proximité des rizières, pourrait-elle se préparer à la montée des eaux ?

L’étude de la sensibilité des vietnamiens avec l’inondation (c)voduyynhien
La région du centre du pays subit régulièrement de violentes tempêtes. Ici, les paysans inventent l’expression « Sống chung với lũ » – « vivre avec les inondations ». Elle signifie que nous supportons les situations malheureuses, inévitables et durables de la vie aussi longtemps qu’il ne soit plus important. « Mon mari me tape sur les nerfs/ mes genoux font mal/ ma maison est humide… je vis avec les inondations ! ». Avec l’habitude, nous ne nous plaignons plus. Nous nous adaptons.
Ce travail tire son principe d’une telle culture climatique et humaine et lui cherche une traduction architecturale.
L’étude se fait sur le village Khê Hoà, situé à Quảng Ngãi – ville au centre du Vietnam.

Temps mouillé – Mise en relation avec la vie semi-aquatique (c)voduyynhien
En se lançant dans l’aventure architecturale du littoral et de la région agricole qui s’effacent, ce projet tente d’associer les peuples à la construction de leur habitat, exploiter les traditions locales et à découvrir les nouvelles techniques de la culture hors-sol. Il ne s’agit pas d’envisager des travaux titanesques ni abandonner des territoires, le but est de vivre avec les inondations.
À mesure que l’eau monte, les humains inventent des solutions: un éco-village-lacustre se construit sur les anciennes rizières, qui permet d’alimenter la vie continue des nouvelles générations des agriculteurs…
[1]Loury, Romain. «Montée de la mer: un péril sous-estimé.» Journal de l’environnement, 29-10-2019.
Présentation finale (c)voduyynhien
VO DUY Y NHIEN