Coordination : Serge Verny

 

Le mouvement relie le temps à l’espace et traverse différentes dimensions, physiques, perceptives et imaginaires.  Attribuer des formes aux mouvements, les répertorier, les classer, les comparer, les mettre en perspective les unes par rapport aux autres est l’objectif de ce groupe de recherche dont le résultat attendu est ambitieux : réaliser une cartographie des formes du mouvement accompagnée d’un lexique permettant de s’orienter dans une vision d’ensemble en offrant plusieurs points de vue.

L’attention portée au mouvement suscite en effet de multiples questions : Quelles sont ses qualités mesurables, physiques ? Quelles sont ses qualités interprétées, psychologiques et subjectives ? Dans une dimension philosophique et symbolique, le mouvement a-t-il une signification ? Effectuer une typologie des qualificatifs du mouvement n’est qu’une étape intermédiaire. Il s’agit aussi d’examiner, dans des contextes particuliers, les liens parfois ténus entre les catégories où coexistent des réalités en apparence hétérogènes. Que se passe-t-il sur les zones frontières, aux points de croisement entre les différentes disciplines ?

Ce projet tant pédagogique que prospectif se veut être un outil partagé pour explorer et imaginer de nouveaux champs d’expérimentations artistiques, mais aussi pouvant servir à terme d’autres domaines qui mobilisent eux aussi les mouvements d’une manière ou d’un autre, comme en robotique, en urbanisme, etc.

Le cinéma d’animation expérimental a été le point de départ de cette recherche car il interroge la forme dans le but d’en extraire de nouvelles configurations. Le mouvement animé de ces formes cherche à rendre visible des forces de diverses natures. Trois « niveaux » ont alors été retenus pour le projet cartographique:

– la réalité physique et biologique du mouvement ;

– Le mouvement perçu, de la perception visuelle, sonore et tactile, à la kinesthésie et à la proprioception ;

– le mouvement représenté dans tous ses aspects.