Alexia Venot, diplômée 2017 DTM de l’Ecole, designer textile et chercheuse indépendante.

20 octobre 2020.

 

Exerçant depuis son enfance la navigation sur voilier familial, elle est marquée par cette expérience, car elle force à faire attention aux ressources à bord. Il faut également trouver sa place et se rendre utile pour avancer ensemble. Des années plus tard, Alexia visite le désert andalou et constate l’impact néfaste de l’action humaine sur la transformation du paysage, sur l’érosion des sols exploités par l’agriculture intensive.

Pour son diplôme elle décide de s’intéresser à l’agro-industrie, en particulier aux co-produits du riz, dans l’objectif de favoriser une production plus soutenable. Son projet de diplôme « Hay & Husk » regroupe une collection de textiles, matériaux et papiers à partir de la valorisation de la paille de riz, de la balle de riz et de plastiques biosourçés pour la création de fils.

Plus récemment elle crée « Oryza collective », une plateforme collaborative d’échanges de connaissance sur les savoir-faire rizicoles dans des nombreux pays. Elle a pour objectif de créer un écosystème pour sensibiliser les citoyens sur les questions sociales et environnementales mais aussi symboliques, spirituelles et naturelles du riz. Alexia envisage continuer son projet dans le cadre d’une résidence de création en 2022 à l’Institut Français de Saigon, afin d’enrichir sa vision de la rizière comme héritage et d’y associer des réflexions postcoloniales.

Alexia a également abordé le sentiment de culpabilité de produire des objets en série qui accompagne le designer et l’importance de la question de l’authenticité afin d’établir un rapport plus qualitatif à l’objet, pour réapprendre son environnement, son cycle de vie, le cycle du vivant et des saisons.

Pour conclure son intervention elle lance un véritable appel à notre génération de designers visant la coopération, le partage, la pluridisciplinarité et la nécessité de se confronter à de projets de différente échelle pour opérer un vrai changement économique et social.

Pauline et Marie